mignonne allons voir si ta rose (texte de Maïna)

Commentaire de Maïna : « Mignonne, allons voir si la rose »…est à l’origine un texte du poète français Pierre Ronsard, très populaire au 16 ème siècle.

A 20 ans, il tombe amoureux d’une certaine Cassandre, pour qui il écrivit ce texte.

Il prit alors pour devise ce vers de Virgile : "It vidi, ut perii", "Je te vis, je t'aimai".*

Je vous ai composé un texte, moi-même, à partir de ce poème de Ronsard. Sous mon poème transformé, que vous pouvez lire ci-dessous, je vous ai aussi inscrit le poème d’origine.

Jeu : Prenez un poème, une lettre ou une chanson d’amour et transformez –là  selon votre propre Vie, vos sentiments actuels pour une personne de votre gout et envoyez-là moi !

« Mignonne allons voir si TA rose »

(texte de Maïna)

            Mignonne, allons voir si ta rose ne s’est pas éclose au cours de la nuit.

            Hier, ce n’était encore qu’un bouton fragile qui roulait sous mon doigt indiscret. A peine le bourgeon entr’ouvert annonçait-il la riche efflorescence du lendemain.

             La lune aura sans doute fait mûrir la petite noix, ta châtaigne revêche de jeune hérisson. Et la corolle se sera épanouie sous la caresse de l’aube rêveuse.

             Mignonne, permets que mes lèvres effleurent tes lèvres de leur secrète coque surgies, qu’elles boivent le nectar du désir à même le calice.

              Voici maintenant les pétales recouverts de rosée, la fleur orgueilleuse jaillie tout entière de son buisson.

              Serait-ce une plante carnivore que ta rose, ma mignonne ? Elle réclame une bête vivante pour son repas du matin. C’est sans merci qu’elle l’aspire et l’engloutit, la gloutonne.

              Enfin repue, elle s’enfermera ensuit dans son mystère velu pour y digérer en paix la substance de sa proie.

              Rose d’un jour , rose de toujours.

Voici le poème d’origine

« Mignonne allons voir si LA rose… »

De Pierre Ronsard  ( 1524 1585)

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté

Sachez que  L’ Académie des Jeux floraux de Toulousele récompense, en 1580, pour une pièce dans laquelle il chantait son aïeul Banul Mãrãcine, accouru des bords du Danube pour porter secours à « France, mère des arts, des armes et des lois. » Le peuple de Toulouse, estimant l'églantine, prix des Jeux floraux, trop modeste pour honorer « le poète français », lui envoya une Minerve d’argent massif de grand prix.Ronsard remercia le cardinalde Chastillon, archevêque de Toulouse, qui l’avait toujours admiré, en lui adressant l’« Hymme de l’Hercule chrestien » !

L'Académie des Jeux floraux (occitan, Acadèmia dels Jòcs Florals) est une société littéraire fondée à Toulouseau Moyen Âge, sans doute la plus ancienne du monde occidental.

 Elle doit son nom aux jeux floraux, fêtes célébrées à Romeen l'honneur de la déesse Flore.

Lors de concours qui ont lieu chaque année, les membres de l'Académie, appelés « mainteneurs », récompensent les auteurs des meilleures poésies. Ces récompenses revêtent la forme de cinq fleurs d'or ou d'argent : la violette, l'églantine, le souci, l'amaranteet le lys. Celle ou celui qui reçoit trois de ces fleurs porte le titre de « maître des jeux ».

La « Pierre de Ronsard » est une variété de rose créée en 1986par Alain Meilland. Elle présente de gros boutons de pétales blancs et roses et a l’allure d’une pivoine. Très prisée des décorateurs, elle a été récompensée, en 2006, par la Fédération mondiale des sociétés de roses.